jueves, 28 de noviembre de 2013

Livre: Le divorce entre la société civile et l’État paraît consommé. Plus ce dernier bouge, plus il s’empêtre.


Absurdités à la française
Philippe Eliakim


Se doute-t-on qu’une simple gomme à effacer doit respecter un cahier des charges d’une dizaine de pages ? Qu’un réverbère doit répondre à plusieurs centaines de préconisations obligatoires ? Que des commissions se réunissent aux fins de déterminer la hauteur légale des potelets de trottoir ? Aux dernières nouvelles, leJournal officiel abriterait quelque 400.000 de ces normes. Des contributions qui représenteraient chaque année 3,7 % du PIB. Le pire, c’est que certaines renferment quelques utilités. C’est l’empilement qui se révèle nauséabond.
Gardons-nous d’invectiver la bande de Bruxelles ! Notre Administration s’auto-alimente seule et sans répit. Aux fins de justifier son existence, superpose compulsivement des obligations aux directives. Sans tambour ni musique. On appelle ça le « placage en or des règlements ». Dans cet univers absurde, « il n’y a ni proportion, ni relativité, ni bon sens, ni justification économique, ni corrélation avec la réalité, ni conscience des conséquences des règles qu’on s’obstine à faire respecter : il y a juste des alinéas à mettre à exécution ».
Nos technocrates, confondants de bonnes intentions, enfilant des perles de compassion, ont pris l’étrange habitude de pondre d’aberrantes réglementations. Lorsqu’ils débusquent un vide, un risque, ou que demeure une incertitude, ils s’empressent de constituer des groupes d’experts. Se chargent d’y rédiger décrets et arrêtés alambiqués. Histoire de former un nouveau carcan bien tassé ! Le divorce entre la société civile et l’État paraît consommé. Plus ce dernier bouge, plus il s’empêtre.
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