viernes, 26 de julio de 2013

Les chrétiens du Moyen Âge ne partaient pas en vacance

Bloy (II) et la destruction 
touristique du Paradis

par Nicolas Bonnal

Ce sont les vacances et c’est donc le moment d’enfoncer un peu le clou. Car les les chrétiens du Moyen Âge ne partaient pas en vacance. S’ils se mettaient en mouvement c’était pour marchander (il n’y a aucun mal aux foires de Champagne !), s’initier par l’aventure chevaleresque ou, encore plus noblement, se croiser ou partir en pèlerinage. Ils ne faisaient pas du tourisme, nos chrétiens. Ils migraient dans le monde.

LES ROMAINS avaient déjà dépoétisé la réalité, leur paganisme pragmatique et consumériste recyclant la nature en commodités ; c’est ainsi que les fontaines sacrées des Gaulois devenaient de simples spas. C’est le christianisme qui, comme l’a compris Chateaubriand dans sa modèle étude sur le génie de cette « religion », rendit à la nature sa dignité et ses droits et l’arracha au bitume romain.

Quand tout sera pareil…

Le monde industriel et postchrétien s’est adonné à cœur joie à la profanation de la réalité. La Création est devenue la Nature à l’époque des Lumières et la Nature environnement.

Le tourisme d’abord promis à une élite d’écrivains et de voyageurs, surtout britanniques (cf. le Grand Tour) s’industrialise au XIXe siècle et commence alors à tétaniser les bons esprits comme Théophile Gautier qui écrit dans son très remarquable Voyage en Espagne (plus d’actualité que jamais ; il vaut tous les guides du routard et tous les Lonely Planet de la création surtout depuis que booking.com permet de vite trouver un hôtel à son goût) :
C'est un spectacle douloureux pour le poète, l'artiste et le philosophe, de voir les formes et les couleurs disparaître du monde, les lignes se troubler, les teintes se confondre et l'uniformité la plus désespérante envahir l'univers sous je ne sais quel prétexte de progrès.

Quand tout sera pareil, les voyages deviendront complètement inutiles, et c'est précisément alors, heureuse coïncidence, que les chemins de fer seront en pleine activité. À quoi bon aller voir bien loin, à raison de dix lieues à l'heure, des rues de la Paix éclairées au gaz et garnies de bourgeois confortables? Nous croyons que tels n'ont pas été les desseins de Dieu, qui a modelé chaque pays d'une façon différente, lui a donné des végétaux particuliers, et l'a peuplé de races spéciales dissemblables de conformation, de teint et de langage.


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Léon Bloy, le retour (I). L’antisémitisme


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