jueves, 27 de junio de 2013

Le seul moyen de sortir humainement d’un état de tension insoutenableauquel le soumet une pression sociale

Face à la contradiction de la mauvaise-loi 
à la loi morale, l'objection est la seule 
attitude honorable



Dans le dernier numéro de L'Homme Nouveau (article ici), Michel Garro définit l'objection de conscience comme un acte de noblesse. Extrait :


"L’objection de conscience est, dans une circonstance donnée, le refus d’une norme de droit positif dont l’application est jugée gravement contraire à une norme morale s’imposant à soi.

Ce refus peut notamment constituer, pour son auteur, le seul moyen de sortir humainement d’un état de tension insoutenableauquel le soumet une pression sociale. Ainsi en est-il lorsqu’une personne se trouve poussée, sous prétexte de légalité, soit à renoncer à l’exercice de son activité, soit à s’engager dans la voie de compromis diluant ses convictions. En cela, son refus est un acte humain par excellence.

[...] l’objection de conscience n’est pas un acte de désobéissance civique, ni d’insoumission. Elle ne l’est pas lorsque la loi est objectivement juste ; elle l’est moins encore lorsque celle-ci est gravement injuste, dût-elle alors ne s’accompagner d’aucune contrepartie. La résistance à cette “loi” contraire au bien social est en soi une contribution – proportionnée aux sacrifices qu’elle impose – à ce bien de tous. [...]

La conscience demeure ce qu’elle est : un jugement de l’intelligence éclairé par les lois supérieures de la moralité. S’il devait en être autrement, l’homme pour lequel les lois sont faites ne serait plus un homme ; il cesserait d’être libre, pour n’être plus qu’une bête, acceptant son joug parce qu’il est un joug, à l’instar des infortunés patients du Docteur Moreau. De son côté, le texte promulgué, gravement contraire à la loi morale, demeure également ce qu’il est, en dépit de ses prétentions à gouverner les consciences : peu de chose. Rien, en tout cas, qui puisse obliger. Un tel privilège n’appartient qu’à la loi juste, parce qu’elle est en adéquation à la loi naturelle qui incline l’homme à son bien. La “loi” gravement injuste, loin d’exclure l’objection de conscience, la fonde. Sa seule existence invite tout homme digne de ce nom à l’objection, laquelle, face à la contradiction de la pseudo-loi humaine à la loi morale, est la seule attitude honorable. Cette pseudo-loi n’a donc aucune force pour désarmer l’objection de conscience. Ne lui reste que la violence d’État. Celle-ci serait-elle matériellement efficace qu’elle n’en serait pas moins commandée par une déraison à certains égards homicide.

Ces observations permettent de comprendre, nous l’espérons, que l’objection de conscience ne crée pas plus de “conflit de devoirs” qu’elle n’impose de “devoir de désobéir”. Il faut pourtant y insister. [Lire la suite]"

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