viernes, 18 de enero de 2013

Livres: Mao, sa cour et ses complots. Derrière les Murs rouges, de Jean-Luc Domenach


Les Murs rouges, cité interdite

François Bousquet  

1949-1976. À la suite de leur victoire, les dirigeants communistes chinois s’installent dans une dépendance du palais impérial à Pékin, les Murs rouges. Où se jouera l'une des plus grandes tragédies de l'Histoire
Mao Zedong avait le sens des mises en scène grandioses. Sa ferveur lyrique, son mépris du réel, ses visions fantasques lui ont tout de suite fait adopter une logomachie fleurie et emphatique : campagne des Cent Fleurs, Grand Bond en avant, Révolution culturelle… Ce n’est certes pas là un trait qui lui est propre – le style ornemental remonte à la dynastie Han, voici plus de 2 000 ans – , mais il lui a donné une ampleur inégalée. En vingt-sept années de pouvoir personnel, il a tué ou il a fait tuer, directement ou indirectement, pas moins de 70 millions de Chinois : « un tarif de guerre mondiale », dit Jean-Luc Domenach, qui a longtemps vécu dans l’empire du Milieu et en connaît tous les recoins. Dans son dernier ouvrage, il fait découvrir l’un des lieux les plus secrets du pouvoir communiste : les Murs rouges, qui sont à la Chine ce que le Kremlin est à la Russie.
Quand Mao, le héros de la Longue Marche (1934-1935), proclama la République populaire de Chine le 1er octobre 1949, clôturant ainsi l’interminable cycle de guerre civile (1927-1949), scellé par la défaite des nationalistes du Guomindang de Chiang Kai-shek. 
Il fallait au nouveau pouvoir un centre névralgique. Ce ne pouvait être la Cité interdite, l’ancienne résidence des empereurs, sauf à inscrire le communisme dans un encombrant voisinage impérial. 
Le choix se porta donc sur Zhongnanhai, à Pékin, vaste parc situé dans la bordure ouest de l’ancien palais impérial, non loin de la place Tianan men, délimité par des murs rouges, qui lui donneront son nom. 
Sous cette étiquette, on désigne un archipel de sites englobant les plus belles résidences du pays, l’hôtellerie de luxe, jusqu’aux stations balnéaires les plus huppées, autant de lieux réquisitionnés au début des années 1950 par la nouvelle nomenklatura, leurs familles incluses, soit une population de quelques milliers de personnes. L’élite de l’élite, qui bénéficiera d’un régime de faveur, à commencer par une nourriture abondante (et quantité d’autres privilèges). 
Dans un pays qui connaîtra de terribles famines et sera confronté à des scènes de cannibalisme, c’est un luxe sans prix. De tous ces avantages, matériels, professionnels, matrimoniaux, qui tendront à devenir quasi héréditaires, va naître une identité collective – et même dynastique : les “princes rouges”.
.........................

No hay comentarios:

Publicar un comentario