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jueves, 29 de marzo de 2012

On change les mots pour ne pas parler des idées - On veut garder le crime mais supprimer le mot qui le désigne

Christian Vanneste: « le système actuel privilégie les députés godillots et le clientélisme »





Contrepoints : Pensez-vous qu’il existe un espace pour le libéral-conservatisme ?
Il faut commencer par distinguer trois niveaux : sémantique, politique et idéologique. 
Sur le plan sémantique il n’y a rigoureusement aucun espace, car l’opinion dominante en France refuse l’emploi des mots. Le terme conservatisme est systématiquement dénigré par les responsables. Écoutez le président de la République par exemple. Chaque fois qu’il emploie le mot conservateur c’est manifestement pour stigmatiser une attitude. Dans les pays anglo-saxons, les partis de droite s’assument comme conservateurs, ce qui correspond à ma position dans tous les domaines, alors que la gauche y désigne des libéraux. En France, même le mot libéral est quasiment une injure, parce qu’il y a une confusion entre le libéralisme politique et le libéralisme économique, bien-sûr toujours suspecté d’hyper-libéralisme, une espèce de capitalisme sauvage. Ce qui est consternant dans la mesure où parmi les plus grands penseurs libéraux, il y a un certain nombre d’auteurs français importants, ne serait-ce que Montesquieu, Benjamin Constant qui est complètement ignoré, Bastiat et l’immense Tocqueville, un des penseurs les plus lucides sur l’évolution de la démocratie. Leur occultation en France est tout à fait scandaleuse. Il faut rappeler que la philosophie libérale appartient à notre histoire.
Quant au champ politique, il est malheureusement en train de se rétrécir, puisque vous avez par exemple un courant qui a osé se réclamer du libéralisme, ce sont Les Réformateurs menés par Hervé Novelli, à la suite d’Alain Madelin, sur des positions davantage économiques. Pourtant même sur ce terrain, il n’a guère été suivi. On pourrait à peine citer quelques maigres avancées, comme le statut d’auto-entrepreneur. Le bilan reste très faible par rapport à ce qu’on aurait pu et dû faire. Si vous voulez, en paraphrasant Sieyès, on pourrait dire « qu’est-ce que le libéralisme ? Rien. Qu’est-ce qu’il devrait être ? Tout  ». Car c’est exactement ce dont la France a besoin, dans une situation de recul que l’actuel président de la République n’a pas redressée.

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