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viernes, 24 de octubre de 2014

Le livre d'un patriote blessé, qui cherche à analyser le plus froidement possible la décadence d'un pays auquel il tient plus que tout.


La droite et le “suicide français”



Le dernier ouvrage d'Eric Zemour est en tête des ventes pour la seconde semaine consécutive, devant le roman du Nobel Patrick Modiano.




Face au constat dressé par Éric Zemmour, la droite n’a aucune réponse à apporter. Il serait temps qu’à l’heure de sa reconstruction, elle cesse d’avoir peur de son ombre.

Enfin une bonne nouvelle au milieu de cet automne morose. Le livre du polémiste Éric Zemmour, le Suicide français (Albin Michel), voit ses ventes dépasser depuis quelques jours celles de l’“oeuvre” de Valérie Trierweiler. Son éditeur table d’ores et déjà sur un nombre d’exemplaires vendus supérieur à 200 000. C’est une bonne nouvelle parce que les Français s’intéressent enfin à des faits plus importants que les états d’âme de l’ex-compagne de François Hollande. Parce qu’ils prennent la peine de comprendre pourquoi la France est aujourd’hui dans cet état de déliquescence morale que décrit notre confrère du Figaro. Et surtout parce que cet ouvrage, qui dénonce les fautes de la gauche comme les erreurs de la droite, paraît au moment même où le débat d’idées semble se réveiller dans l’opposition à la faveur du retour de Nicolas Sarkozy.

Le mal français, tel que le décrit Éric Zemmour, tient notamment à trois phénomènes. 

Le premier, c’est la manière dont la France est devenue une colonie administrée depuis Bruxelles par une poignée de technocrates. 

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Le deuxième phénomène qu’Éric Zemmour décrit parfaitement, c’est la manière dont la France est désormais noyée par une immigration de masse, notamment depuis le regroupement familial voulu par Valéry Giscard d’Estaing. 

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Enfin, Éric Zemmour met le doigt où cela fait mal en revenant sur les réformes sociétales que se sont partagées la gauche et la droite avec comme conséquence la déconstruction de la famille. Qu’il s’agisse de l’interruption volontaire de grossesse ou du “mariage pour tous”, toutes ces lois présentées comme des “avancées” n’ont conduit qu’à saper la cellule familiale ; là où se construit l’autorité, là où s’apprennent les interdits, là où se transmettent la culture, les traditions et tout ce qui fait une civilisation. 

Or, là encore, face au constat dressé par Éric Zemmour, la droite n’a aucune réponse à apporter. 

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Le suicide français - Eric Zemmour




« Maurras exalta jadis les quarante rois qui [en mille ans] ont fait la France ; il nous faut désormais conter les quarante années qui ont défait la France. » Contraction historique au contraste saisissant, cet aller-retour dans le temps, par une formule dont notre polémiste a le secret, veut frapper les esprits. À dessein. Pour, dit-il, « déconstruire les déconstructeurs ». Décrire comment les « héritiers » bourdieusiens ont engendré « les « inhéritiers » camusiens. Montrer comment le visage de notre beau pays s’est transformé, en deux générations, sous l’effet d’une folle idéologie post-chrétienne héritée de Mai 68, conjuguée à d’inconséquentes politiques mortifères, altérant durablement son âme profonde.

Servi par une vaste culture historique et littéraire, le propos de l’essayiste, chronique de ces quarante dernières années, est une somme (plus de 500 pages) tout à la fois méditative et désabusée de « cette France qu’on abat » où « la Liberté est devenue l’anomie, l’Égalité, l’égalitarisme, la Fraternité, la guerre de tous contre tous ». 
Cette France des paires qui s’est substituée à celle, patiemment édifiée et bienveillamment transmise, de nos pères. 
Cette France de la diversité exotique que l’on préfère à l’incommensurable richesse de nos provinces bretonne, périgourdine, provençale, flamande, alsacienne ou auvergnate. Cette France de la parousie multiraciale qui a dégénéré en enfer sur terre multiraciste. Cette France dont, minablement, « BHL [est] le nom [celui] de la haine de soi française et de la sécession de ses élites ». Cette France qui, rapidement, a fait sauter, une à une, les digues de l’assimilationnisme, du patriotisme et de la décence commune. Cette France ouverte aux quatre vents d’une mondialisation débridée, dans laquelle notre ouvrier est sacrifié sur l’autel de la libre concurrence, au bénéfice du tourneur indien ou du manutentionnaire chinois. 

Depuis, la brèche est d’une noire béance et tout s’y engouffre en torrents incontrôlables : de SOS Racisme à la subversion du pouvoir gay, de l’émergence des banlieues aux traités de Maastricht et de Lisbonne, du voile islamique aux reniements de la gauche ralliée au marché, des racailles, du rap au collège unique, de l’antiracisme à l’immigrationnisme, etc. Jetez en plus, la coupe ne semble pas encore pleine.

Pour Zemmour, tout commence le 9 novembre 1970 lorsque le général de Gaulle rend son âme à Dieu : « lLa France était en train de mourir mais ne le savait pas encore. Elle n’existerait plus sans le général de Gaulle ; il s’était épuisé à la ressusciter. »

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Lire

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Eric Zemmour et le Suicide français
vus du Québec


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La vie politique est conditionnée par la manière de raconter l'histoire. L'espace public se constitue autour d'un récit et celui qui ne l'accepte pas d'une manière ou d'une autre est condamné moralement. Quiconque exprime des réserves substantielles devant les évolutions associées à Mai 68 sera tôt ou tard repoussé à droite de la droite et accusé de complaisance réactionnaire. Celui qui n'accompagne pas l'égalitarisme sociétal ou qui suit son mouvement trop longtemps est condamné à devenir réactionnaire bien malgré lui. C'est ainsi qu'un centriste bon chic bon genre qui ne prend pas la peine de donner les gages idéologiques exigés par le système médiatique deviendra bien malgré lui un conservateur décomplexé à qui on finira pas trouver un parfum nauséabond.


La pire manière de lire Zemmour consisterait à faire une liste des accords et désaccord avec lui, comme si son livre n'était qu'une liste d'opinions détachées d'une réflexion plus globale. Il faudrait plutôt le lire comme celui d'un patriote blessé, celui d'un écrivain qui s'est fait historien à nouveau

C'est ici que l'entreprise de Zemmour a un caractère explosif: il ouvre un conflit de légitimité avec le régime soixante-huitard en refusant de souscrire à sa légende. Il a ainsi décidé de marquer son désaccord le plus complet avec l'époque, quitte à donner à l'occasion dans l'exagération, quitte à succomber à l'esprit de système, quitte à embellir exagérément les temps jadis et à noircir exagérément le présent. Mais on aurait bien tort d'y réduire sa pensée. Il révèle surtout un clivage politique authentique, recouvert par la fausse alternative entre libéraux-sociaux et sociaux-libéral: faut-il poursuivre «l'émancipation» soixante-huitarde ou faut-il engager le réenracinement de l'homme? Il faudrait réussir à mettre en scène ce débat sans manichéisme.

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